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Vendredi 22 décembre 5 22 /12 /Déc 01:21

Ma première notion de l'acte sexuel fut éveillée par des sons provenant de la chambre de mes parents. Certains sons provenaient de leur lit qui craquait en un rythme aussi dysharmonieux qu'envoûtant, et d'autres sortaient de la bouche de ma mère et semblaient, pour l'enfant de 8 ans que j'étais alors, exprimer une grande souffrance.
Je me souviens avoir été tout simplement terrifié. J'étais assis dans mon lit, pleurant à chaudes larmes, ne pouvant concevoir la nature de ces plaintes languissantes et lancinantes. Et ce n'est pas ma mère que j'appelais à mes côtés, dans mes sanglots muets, mais mon père. J'étais persuadé de la valeur d'innocence impérieuse et idyllique que je lui prêtais, et l'idée qu'il avait l'entière responsabilité de ces bruits feutrés que sortaient de ma mère et de leur lit, ne m'avait pas traversé l'esprit une seule seconde.
Le temps passait, les plaintes devenaient des cris et je sus, dans l'obscurité de ma chambre, que personne ne viendrait. Ils ne pouvaient tout simplement pas m'entendre.
Je me suis donc levé, attisé par la curiosité, et c'est d'un pas incertain que je me dirigeais vers la source de ce tumulte.

Devant la porte close, qui paraissait me dire que ma place n'était pas là et que ma présence était apparentée à un pêché, j'ai longuement hésité. Que se passait-il derrière ? Les cris et les soupirs devenaient d'autant plus incompréhensibles que ma mère émettait maintenant toute une série de " oui ! " et de " Oh? Oui ! ", déplacés et obscènes.

Mes pieds gelaient sur le carrelage froid du couloir, et mon indécision était en parfait décalage avec le martyr que ma mère subissait.
Complètement décontenancé, je faillis faire demi-tour. Mais je me voyais mal regagner mon lit, d'autant que je me devais, le cas échéant, de sauver ma mère du danger.

Ma curiosité infantile pressa finalement ma main tremblante de saisir la clenche de la porte, et c'est avec d'infinies précautions que je l'entrebâillais.

Ce traumatisme perdure encore épisodiquement, à tel point qu'il m'arrive de m'éveiller en sursaut, la nuit, couvert de sueur et encore envahis de cette peur infantile. La résurgence de ce souvenir, bien qu'ayant, plus de vingt-cinq ans plus tard, perdu quelque peu de son intensité émotionnelle, subsiste toujours au-delà d'un simple souvenir.
Je me souviens surtout des fesses flasques et poilues de mon père qui montaient et descendaient dans un rythme insensé entre les cuisses pleines et écartelées de ma mère. Mon père, le corps tendu à l'extrême des bras jusqu'à la pointe des pieds, me laissait entr'apercevoir un sexe tuméfié qui s'engouffrait inlassablement dans la béatitude huileuse et rougeâtre du sexe de son épouse.
Je me souviens aussi de ces testicules pendantes qui venaient cogner contre des fesses ruisselantes de sueur et d'autres choses encore dont j'ignorais la provenance, tout en la présentant déjà.

Cette violence concentrée et assidue que mettait mon géniteur à battre sa femme de sa verge vengeresse m'a longtemps fait me demander ce qu'elle avait pu faire de si grave pour recevoir une telle correction. Puis je vis mon père se saisir des jambes de ma mère et les passer au-dessus de ses épaules. Ensuite, se saisissant de son sexe, il l'introduisit dans ce derrière tendu, le besognant bientôt avec la même sauvagerie animale que précédemment. Cette position inconfortable et humiliante faisait ressortir le cul de ma mère, et me jetait au visage le caractère prédominant de l'homme, et de son goût prononcé pour la bestialité.

Je fus pendant des années, jusqu'à la puberté et l'éveil de mon propre désir, particulièrement effrayé de commettre une faute risquant de me voir recevoir un identique châtiment. Mais ce qui me reviendra le plus dans mes cauchemars par la suite, c'est surtout le visage heureux de ma mère, son regard halluciné qui n'exprimait rien d'autre que l'intense satisfaction de bénéficier ainsi des foudres paternelles.

Sans qu'ils ne m'aient vu ou même remarqué ma présence, je refermais la porte et doucement, refis le chemin jusqu'à ma chambre.
Le sommeil tarda à venir. Je me souviens être resté un long moment les yeux ouverts dans mon lit, songeant à ce que je venais de voir, même après que les râles et les craquements se soient tus.

J'avais été mis en contact avec quelque chose d'inconnu, d'incongru, de cruel et d'injuste. Cette nuit-là, m'influença pleinement dans ma sexualité, et dans chacun de mes rapports futurs avec les femmes.

Jean Luc FERRY

Par Lionel - Publié dans : Textes: Récits, poèmes ...
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