La fessée (spanking pour les adeptes de l'éducation anglaise), c'est la rencontre entre le plat d'une main et la face souvent cachée d'un individu, ses fesses. Le plus souvent, mais ce n'est pas systématique, la fessée réactive des scènes de la prime enfance, quand la petite fille recevait une légère correction sur les genoux de son papa ou quand le petit garçon se faisait déculotter devant une salle de classe hilare.

II n'est pas rare que ces petites brimades aient généré des sensations troublantes, quand elles s'exerçaient dans un climat bon enfant ou affectueux. Certaines personnes en ont gardé des souvenirs érotiques qu'elles ravivent dans le cadre de leur sexualité. C'est pourquoi, pratiquée entre adultes consentants, la fessée peut devenir un puissant aphrodisiaque dont on aurait tort de se priver.

En dévoilant notre intimité au propre comme au figuré la fessée stimule à la fois un processus psychique et physique. Mentalement, elle réveille en nous un désir latent de soumission, de sévérité ou de protection. Physiquement, elle active une partie de notre corps – les fesses - riche en zones sensibles. Pensez aux simples ressources de l'anus. Celui-ci peut être effleuré ou touché lors de la "frappe". En faisant vibrer le clitoris ou la verge, selon les cas, la fessée provoque très rapidement une excitation sexuelle. Qu'on le veuille ou non, cette pratique ancestrale éveille la libido de façon troublante. Aux dires de Jacques Serguine, l'auteur de I"`Éloge de la fessée", elle répondrait même à un désir secret chez une majorité de femmes.

Du fantasme inavoué à la pratique, il n’y a qu'un pas ou plutôt qu'une main. Une présentation habile suivie d'une mise en condition adéquate devrait aider les plus novices à franchir le pas. Mais pour y parvenir, il faut une réelle relation de confiance entre les partenaires ainsi que deux doigts d'imagination. Dans la vie quotidienne d'un couple, tout peut être prétexte à une vive admonestation suivie d'une piquante punition. Madame a rayé la carosserie de la voiture ? Vlan ! Elle sera troussée en bonne et due forme. Monsieur a oublié de prendre du pain ? Une fois le pantalon tombé, la main vénérée frappera la croupe du négligent.

Le plaisir naît le plus souvent avant même que la paume ne s'abatte. Simple question de mise en scène. la situation de sujétion dans laquelle se trouve le (ou la) coupable lui procure déjà un délicieux sentiment de honte. Devenu(e) objet dominé, il (ou elle) se laissera malmener pour le plus grand plaisir des deux partenaires. C'est précisément cette parenthèse ouverte sur le trouble jeu de rôle actif/passif qui entraîne la jouissance.

Si la mise en condition ne saurait être négligée, c'est plus généralement après quelques bonnes claques que le plaisir physique pourra s'exprimer. La fessée proprement dite (et proprement appliquée) constitue une véritable mise à feu des sens et un prélude intéressant à une bonne partie de jambe en l'air.

Pour le reste, tout est question de rythme. le fesseur doit une attention particulière à son sujet. En général, un bon fesseur alterne claques et caresses. la claque provoque une douleur sporadique, la caresse et les massages la calment. Et ainsi de suite... Cette alternance contrastée de douleur et de plaisir fait vite monter le désir.

La fessée peut être sonore. le bruit de la claque sur une fesse rebondie est des plus érotique. Celui ou celle qui exécute le châtiment peut aussi viser de temps à autre, comme par "inadvertance", des parties éminemment délicates tels le sexe ou l'anus. Une bonne fessée doit aussi "causer". Les plus pervers s'amuseront à compter (ou à faire compter) à voix haute voix haute le nombre de claques préalablement programmé. Quelques cris ou propos salaces pimenteront on ne peut mieux la situation. Habilement exploité, le silence, seulement interrompu par le bruit des tapes, peut aussi ajouter à l'intensité du moment.

L'instrument de prédilection du fesseur reste bien sûr la main car le contact de la peau contre la peau est éminemment sensuel et fait toute la qualité d'une fessée. Mais ceux et celles qui ont des petites mimines ne doivent pas négliger l'usage d'un battoir en bois, d'une raquette de ping-pong, d'un dos de brosse à cheveux ou d'un "padding" en cuir. On peut bien sûr pousser le jeu plus loin en faisant l'acquisition d'un martinet, voire d'une lanière de cuir ou d'un fouet. Mais à ce stade, nous quittons le petit monde ludique et lubrique de la fessée pour le royaume plus ténébreux de la flagellation. Une tout autre histoire !

Dernière chose, si votre compagne est un tantinet complexée par la rondeur de son croupion, rassurez-la. Vous pouvez même glisser cette particularité dans votre argumentaire en signalant qu'un bon fesseur n'apprécie que les culs rebondis !

Dix raisons de les punir

1 Elle a taché sa petite culotte ,

   Quelle vilaine !         

2 Vous l'avez surpris en train de se tripoter.

    Quel pervers !                      

3 Elle a versé du vin â côté de votre verre.

    Au piquet !                       

4 Il bande sans votre autorisation.     

   Attends un peu mon gaillard….

5 Elle a proféré un gros mot.

   Vite, un martinet !                   

6 Il reluque les jambes de vos copines.

   Ça va barder!                      

7 Elle manque de respect à vos  invites.

   Scandaleux,

8 Il vous a menti.

   Ses fesses vont rougir,      

9 Elle ose vous répondre.

   Baisse ta culotte, mal élevée !

10 Il laisse traîner le dernier Union alors que votre petite cousine vient dîner.

    Cul nu, vite !

Bon pour les adultes, mauvais pour les enfants.

Louée par nos lecteurs en tant que jeu érotique entre hommes et femmes complices, la fessée et d'autres châtiments corporels sont en revanche sérieusement mis à l'index par les psychopédagogues dès lors qu'ils concernent les enfants. Pour les spécialistes, loin de les mettre sur un quelconque droit chemin ("c'est pour ton bien"), ces sévices génèrent un manque de confiance en soi, tant social qu'affectif, et exacerbent des comportements anti-sociaux : délinquance, alcoolisme, violences conjugales, homicides, etc. Le parent qui bat serait celui qui ne sait pas s'imposer de limites ni gérer ses colères. A y regarder de plus près, personne ne s'aventurerait à flanquer une baffe à un collègue de travail parce qu'il a commis une erreur ou parce qu'il l'agace. Pourquoi alors faire à des enfants ce qu'on ne ferait pas à un adulte ou qu'on ne souhaiterait pas qu'on nous fasse ?